Dites à vos parlementaires de respecter nos droits de fin de vie :
Continuer à exclure les personnes atteintes de troubles mentaux des choix de fin de vie est stigmatisant, discriminatoire et inconstitutionnel.

La souffrance non désirée est un mal
En vertu de l'article 15(1) de la Charte canadienne des droits et libertés, la loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination. Cela comprend la discrimination fondée sur un handicap mental ou physique.
Le projet de loi C-7, qui est devenu loi le 17 mars 2021, a modifié le Code criminel pour permettre aide médicale à mourir (AMM) aux personnes dont la mort naturelle n'est pas raisonnablement prévisible. Cette modification de la loi est le résultat d'une contestation judiciaire par deux personnes vivant avec un handicap, Nicole Gladu et Jean Truchon, qui ont fait valoir que l'exigence selon laquelle la mort naturelle d'une personne doit être raisonnablement prévisible était inconstitutionnelle. La Cour supérieure du Québec leur a donné raison et a jugé que le critère de la mort naturelle raisonnablement prévisible violait l'article 7 de la Charte, qui protège contre les privations de vie, de liberté et de sécurité de la personne, et l'article 15, qui garantit le droit à une égale protection et à un égal bénéfice de la loi, sans discrimination.
Il s'agit d'une avancée positive pour les droits de fin de vie au Canada, mais la loi continue d'interdire AMM aux personnes dont la seule condition médicale sous-jacente est un trouble mental, et ce jusqu'au 17 mars 2024.
Nous ne pouvons pas discriminer les personnes atteintes de troubles mentaux sur la base de leur diagnostic. Au contraire, comme l'a conclu la Cour dans l'affaire Truchon, "la vulnérabilité d'une personne demandant le site aide médicale à mourir doit être évaluée exclusivement au cas par cas, en fonction des caractéristiques de la personne et non sur la base d'un groupe de référence de personnes dites 'vulnérables'".
MDDC encourage fortement l'augmentation des investissements dans des aides supplémentaires pour les personnes souffrant de troubles mentaux. Dans le même temps, la diligence nécessaire et les travaux préparatoires de sauvegarde ont été menés à bien, et toutes les précautions sont prises pour garantir un traitement juste, réfléchi et équilibré des personnes vivant avec des troubles mentaux.
Dans une récente question Omnibus d'Ipsos, une forte majorité (82 %) de personnes à travers le Canada soutiennent l'idée qu'avec la mise en place de garanties appropriées, un adulte ayant la capacité de fournir un consentement éclairé devrait être en mesure de demander une évaluation pour aide médicale à mourir pour un trouble mental sévère et résistant au traitement pour lequel il éprouve des souffrances intolérables.
Priver quelqu'un de ses droits légaux et constitutionnels est une affaire sérieuse et devrait être fait rarement et pour une période aussi courte que possible. Maintenant que la clause de temporisation a été prolongée d'un an, jusqu'en mars 2024, nous demandons instamment au gouvernement d'utiliser ce temps pour mieux éduquer et informer le public sur aide médicale à mourir et les troubles mentaux, et de ne pas prolonger à nouveau la clause de temporisation.
Les droits de fin de vie doivent être respectés
Lorsque la clause d'extinction concernant AMM pour les troubles mentaux prendra fin, les personnes dont le seul état pathologique sous-jacent est un trouble mental pourront demander à bénéficier de aide médicale à mourir. Cela ne signifie toutefois pas que toute personne souffrant de troubles mentaux qui demande à bénéficier du site AMM sera jugée admissible. Les cliniciens rechercheront des preuves de l'ancienneté de la maladie, de l'historique des interventions et des tentatives de traitement, et de la nature volontaire et répétée de la demande de la personne en question (âgée de 18 ans ou plus).
Aux Pays-Bas, où l'aide à la mort pour les troubles mentaux est disponible depuis 20 ans, seul 1 % des décès assistés ont été approuvés pour les personnes souffrant de troubles mentaux.
Ajoutez votre nom et dites à votre député et à vos sénateurs que vous soutenez aide médicale à mourir pour les personnes souffrant de troubles mentaux graves et irrémédiables. Si vous vivez avec un trouble mental ou si vous avez une expérience proche d'un être cher qui souffre ou a souffert d'un trouble mental, nous vous encourageons à le mentionner dans votre lettre.

Habiliter. Informer. Protéger vos droits.